Colère
Il y a des jours où rien ne va, ou plutôt des jours où tout un coup sans raison apparente tout se détériore. Aujourd'hui est un jour comme ça. La journée avait plutôt bien commencée, j'avais finalement réussi à finir une des lettres que je cherche à terminer sans y parvenir depuis 3 semaines. J'avais même répondu à des offres sans grand intérêts pour faire semblant. Et puis tout un coup le drame est arrivé sous la forme d'un fichier Excel récapitulant mes différentes candidatures.
Je cherche depuis déjà 2mois et que j'ai l'impression de ne pas chômer, mais le fichier ne ment pas et je me rend compte d'un coup que ma liste est presque vide, et que les rares candidatures envoyées ont terminées en refus ou tout simplement sans réponse. D'un coup mon dos se contracte, mon ulcère se réveille et c'est parti. J'ai bien essayé quelques temps de lister les cabinets d'avocats qui font du conseil pour envoyer des demandes de stage, mais au bout du 50ème c'est terminé. J'ai faim, la colère et l'angoisse me prennent les entrailles et ça y est. Un part de tarte, quelques chapitre de mon livre ne suffisent pas à me rasséréner. Pourtant je m'obstine, je m'entête et décide d'envoyer encore une candidature.
Encore une candidature que je fini par abandonne en pleur en réalisant que Fidal n'a pas d'adresse mail pour les stages et exige une candidature spontanée via mon ennemi numéro 1: le progiciel RH de gestion intégré. L'ERP ou Enterprise Resource Planning comme le définissent les magiciens des SSII est un outil qui centralise toutes les données (comptabilités, paye, effectifs...) de l'entreprise au sein d'une base. Une fois un CV ajouté dans la base de donnée, le candidat est réduit aux quelques mots clés qu'il a hâtivement donné pour définir son profil. L'ERP très gentiment envoie ensuite un mail automatique avec la fameuse mention : "sans nouvelle de notre part dans un délai de 4 semaines, vous pouvez considérer que votre candidature ne correspond pas au profil recherché, néanmoins nous nous réservons le droit de conserver votre dossier au cas où, une nouvelle opportunité se présenterait".
J'ai envie de crier, de me rouler par terre et de pleurer. On m'avait pourtant dit de faire des études, de choisir une filière avec des débouchés. C'est ce que j'ai fait en optant pour le droit alors que l'architecture ou l'histoire m'aurait plus intéressé et maintenant je me bat et je geins dans l'espoir d'occuper un jour un poste ennuyeux et moyennement rémunéré. Je suis la souris qui s'approche du piège, après un longue course attirée par l'odeur du fromage je n'ai plus qu'un choix restreint. M'entêter à vouloir saisir mon morceau de gruyère au risque d'y laisser mon âme ou partir l'âme légère mais la faim au ventre.
